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images: Pixalab, adaptation graphique: Ecovisuel et ::Pleez


Pour répondre à la pénurie de logements

La pénurie de logements est une réalité de longue date à Genève : en juin 2022, la part de logements vacants n’était que de 0,47% à Genève, contre 1,31% pour la Suisse. Pour que l’offre de logements soit suffisante, on estime que la part de logements vacants devrait atteindre 2%. On est donc loin du compte ! La pénurie de logements exerce une pression à la hausse sur les loyers (selon le principe « ce qui est rare est cher »). L’Office cantonal de la statistique a évalué qu’en 2021, seulement 28% des logements avaient un loyer correspondant aux besoins prépondérants de la population. La conséquence en est qu’une partie importante de la population, celle qui ne dispose que de revenus modestes, ne trouve pas à se loger à Genève.
Ainsi, dans le canton de Genève, près de 8000 personnes sont inscrites sur une liste d’attente pour l’attribution d’un logement subventionné, et rien qu’en ville de Genève, ce sont 4500 demandes de logements sociaux qui sont en suspens auprès de la Gérance immobilière municipale. Face à cette situation, et à moins de condamner les personnes qui travaillent à Genève à aller vivre dans le canton de Vaud ou en France voisine, avec les problèmes de circulation qui en résultent, la construction de nouveaux logements abordables est une nécessité.
Le Plan localisé de quartier (PLQ) Bourgogne, permettra, à terme, de remplacer la trentaine de villas existantes, abritant 140 personnes, par 15 immeubles de 6 étages – un gabarit inférieur à celui que les normes légales permettraient - comportant 450 logements pour environ 1000 personnes. Un tiers de ces logements seront des logements d’utilité publique, c’est-à-dire à des loyers accessibles et soustraits à la spéculation.

© Pixalab

Pour une densité équilibrée

Construire en ville ou en campagne ? Aujourd’hui, la crise du logement n’épargne personne et représente un défi de taille pour la Ville de Genève et le canton. Alors oui il faut construire, mais comment ?

Depuis quelques années, la tendance est de densifier le centre pour épargner la campagne, tel que demandé par le plan directeur cantonal et la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT). Le développement de la notion de ville du ¼ d’heure est un véritable argument pour la densification au centre.

Seulement bien sûr, il faut trouver un équilibre à cette densification. À titre de comparaison, l’IUS (indice d’utilisation du sol) du quartier des Charmilles est de 2,52, plus bas que l’écoquartier de la Jonction à 2,59 et de la Vieille-Ville à 3,63. C’est donc avec une densité moindre à celle des quartiers avoisinants que s’inscrit le PLQ Bourgogne. De plus, grâce à l’aménagement d’un parc public de 10'000 m2 représentant 65% du périmètre, soit autant de surface perméable qu’aujourd’hui, le PLQ Bourgogne permet de créer du logement pour 1'000 personnes tout en respectant une densité équilibrée.

Pour une ville résiliente au changement climatique

L'aménagement de la Ville doit être conçu pour l’adapter aux changements climatiques, mais aussi pour permettre une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le projet de quartier Bourgogne est un pas dans cette direction, d'abord parce qu’en osant proposer une densification équilibrée au centre-ville, les autorités reconnaissent que les terres agricoles doivent être préservées. Avec ce PLQ, la surface bâtie n’augmenterait que très peu et 65% de la zone est maintenue en pleine terre, permettant de faciliter le cycle de l’eau et par là, le développement de la flore.
Aménager ainsi la Ville permet de limiter le recours au transport individuel motorisé, en proposant des logements qualitatifs proche des services, infrastructures, installations culturelles et sportives, et des emplois. Le PLQ Bourgogne prévoit l’installation de plus de 750 places vélos, dont la majorité se fera en souterrain. Le quartier est par ailleurs relié à 4 lignes de bus et permettra un cheminement piéton continu des Franchises au parc Geisendorf.
Par ailleurs, des recherches démontrent que les zones villas ont généralement un impact environnemental plus élevé que les immeubles, notamment car la surface habitée par personne est plus élevée et que le recours à un chauffage fossile y est plus fréquent. A Bourgogne, les immeubles seront chauffés grâce à 80% d’énergies renouvelables contre 100% d'énergie fossile actuellement.
Cette effort commun dans le changement de nos modes de vie, de l’habitat individuel à collectif, du transport motorisé aux mobilités douces, ne doit pas se faire au détriment de la qualité de la vie que les habitant-e-s mènent dans leur quartier. En l’occurrence, celui-ci restera vert et arborée, puisqu’il prévoit un parc public de 10’000m2, que les autorités veilleront à ce qu’un maximum d’arbres soit préservé et que trois arbres soient plantés pour un abattu. Cette végétation permettra à la fois de lutter contre les ilots de chaleur, d’offrir un espace de convivialité aux habitant-e-s et de conserver la biodiversité du quartier, également grâce à l’aménagement d’espaces de prairies peu entretenues et d’habitats pour la petite faune.

Pour une réelle mixité sociale

Situé en Zone de développement (Zone de développement 3 pour être précis), le PLQ Bourgogne permettra à terme la création de logements mixtes sur le plan social. En effet, la Loi générale sur les zones de développement (LGZD) impose la répartition des typologies de logement dans une telle zone. En zone de développement, 1/3 des logements doivent être d'utilité publique, c'est-à-dire soumis à un barème des revenus. Un autre 1/3 seront des logements locatifs disponibles sur le marché libre. Et enfin, un dernier 1/3 sera laissé au libre choix du maître d'ouvrage qui réalisera ces logements. Néanmoins, la LGZD impose également que sur le total des logements produits en zone de développement, 20% soient des logements en propriété par étage (PPE). Il est donc possible de déduire que sur ce dernier tiers de logements laissé au libre choix de celui qui le produit, une grande partie (60.6 % pour être précis) sera des logements en PPE. Toutes les catégories de la population devraient donc trouver un logement adapté à leurs besoins sur le PLQ Bourgogne, allant dans le sens d'une plus grande mixité sociale des logements. Le contrôle des loyers ayant cours en zone de développement permet également d'éviter que des logiques spéculatives s'y déploient de manière abusive. Cette dimension est importante puisqu'en effet, elle permettra à des MOUP (Maîtres d'ouvrage d'utilité publique, parmi lesquels figurent les Fondations de logements à but social mais également les Coopératives) de proposer des logements à des prix abordables pour la population genevoise.

Plus de logements de qualité, un projet qui rassemble

Ce projet est soutenu par les principales associations actives dans la préservation de la nature et de la biodiversité, réunies au sein de la Plateforme Nature et Paysage Genève. Leurs recommandations de préservation des arbres et buissons et de création d’habitats pour la faune ont été intégrées au PLQ.